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L'ENFANT FROID  / DE MARIUS VON MAYENBURG

 

Mise en scène Pierre Cuq et Sophie Engel, création septembre 2013.

 

 

Avec : Joseph Bourillon, Liza Blanchard, Éloïse Hallauer, Kayije Kagame, Noé Mercier, Mathieu Petit, Louka Petit-Taborelli, Héléna Sadowy

 

Lumière : Sarah Marcotte

Scénographie : Cassandre Boy et Cerise Guyon

Son : Guillaume Vesin

Costume : Gwladys Duthil 

 

L’Enfant Froid est comme un poème violent et drôle autour de personnages tout juste sortis du monde de l’enfance, précipités vers ce moment singulier qui transforme les fils en pères. La pièce s’attarde sur la confrontation de deux générations de couples (parents et enfants) à la modernité, aux nouveaux codes d’utilisation du temps libre, de l’espace public marchand des grandes villes, mais aussi aux nouveaux codes amoureux.

 

L’histoire de ce fait réunit le père, la mère, et Tine la petite sœur, venus ensemble rejoindre Lena, la fille aînée pour voir à quoi ressemble sa vie dans la capitale. Et le temps d’une courte soirée qui débute dans un bar branché, ils croisent les oiseaux de nuit qui peuplent habituellement les lieux nocturnes : Henning, solitaire et exhibitionniste, Werner et Silke, un jeune couple accompagné d’un improbable enfant dans un landau qui attendent l’arrivée de Johann.

Des quatre couples que forment les protagonistes de l’action un seul se présente comme le modèle ancien, archaïque, aveugle et un peu ridicule: ils sont nommés « papa » et « maman ».

 

Les trois autres pourraient tous être assimilés à une même génération qui a bien du mal à entrer dans un quelconque rôle tant ils sont perdus dans le labyrinthe de leur vie, refusant l’héritage de leurs pères, de leurs valeurs, noyés par l’esthétique de la violence, aveuglés, et désespérément narcissiques. Pourtant, il nous est montré toutes les étapes du couple : de la rencontre, au mariage en passant par l’enfant jusqu’à la mort.

 

Mayenburg pour peindre cette petite société familiale, se sert aussi bien de l’esthétique du drame ibsénien passant d’un théâtre qui emprunte volontairement la langue et certains codes du théâtre de « boulevard », à des échappées et des fulgurances poétiques propres à un théâtre épique. L’ensemble baigne dans un univers définitivement onirique, les scènes, le temps, les lieux, s’entremêlent dans des fondus enchaînés et Mayenburg manie avec virtuosité les dialogues et les situations faisant de sa pièce une comédie tragique aussi drôle que cruelle.

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